vendredi 25 juillet 2014

New York ... New York

En cette fin de mois de novembre 2013, notre vol Qantas nous a mené en toute tranquillité de la chaude Los Angeles à la très froide ville de New York. La semaine s’annonce sympathique avec plusieurs personnes qui nous rejoignent pour la dernière semaine de ce tour du monde qui touche, malheureusement, à sa fin. Cette ultime étape new-yorkaise nous paraissait inatteignable. Et pourtant, elle est là.



Des retrouvailles dans un froid polaire

Avant même d’arriver à New York, une première déception a pointé le bout de son nez. En raison de causes abracadabrantesques, Thomas et Clarisse ne peuvent être finalement présents. Cette nouvelle est d’autant plus triste qu’ils ont été les premiers à témoigner une volonté de venir (ce qui nous avait bien surpris à l’époque). Ils avaient même acheté leurs billets d’avion dès le printemps. Notre grande surprise fut donc de savoir qu’ils venaient. Une encore plus grande surprise fut de savoir qu’ils ne venaient pas. En fait, Thomas a été victime d’une crise d’appendicite qui a rendu tout voyage impossible. Dommage. En tout cas, on vous a bien regretté la famille Galea.



Finalement, seront présents sur les bords de l’Hudson, les deux sisters de Sabine, Juliette et Florence, toujours fidèles au poste, Amélie, notre amie chambéro-javanaise, JB, en dispo lui aussi et une ami de Florence, XXX. Clarisse nous avait dégoté un appartement chez AirbNb suffisamment spacieux pour que nous ayons tous un couchage digne de ce nom. Situé à Brooklyn, et à quelques encablures d’un quartier juif ultra-orthodoxe, il se révéla une base intéressante, une fois quelques problèmes techniques réglés. Nous nous y réchaufferons le soir venu et prendrons chaque matin de solides petits déjeuners grâce à la superette du coin ouverte 24 heures sur 24. Le premier jour, nous trompant de direction, nous sillonnerons le quartier ultra orthodoxe en croisant ses habitants aux allures sorties d’un autre âge.

A la visite de Manhattan

Comme à San Francisco, notre visite de New York fut des plus classiques. Nous commencerons par la visite de l’interminable Metropolitan Museum of Art (MET) qui possède des collections absolument splendides. On a la certitude maintenant que toutes les statues des temples asiatiques (pas seulement d’Asie) ont fini dans un musée ou une collection particulière en Occident. La visite au Museum of Modern Art fut également une grande réussite. Les pièces sont plus parfaites les unes que les autres. On a en plus eu la chance de tomber sur une très jolie exposition Matisse, une autre sur les jeux vidéos et même une diffusion d’un film d’auteur en fin de journée. La collection Frick, à côté de Central Park, se révèle aussi une bonne trouvaille avec certes, peu de pièces, mais bien mises en valeur dans un environnement d’époque impressionnant. Si certaines parties du monde manquent d’argent, définitivement ce n’est pas le cas de New York !

Manhattan

Les filles se sont senties obligées d’assister à une messe dans une paroisse d’Harlem. Avec une assistance remplie de membres de la classe moyenne afro-américaine fière de sa réussite, elles ont eu droit à un show payant tout en musique et en imprécation chaleureuse. Bien sûr, nous sommes allés voir la statue de la liberté de près et l’incroyable sky-line depuis le musée d’Ellis Island. Nous avons aussi visité le mémorial du 11 septembre qui, malgré le froid et une certaine sobriété, dégage une vraie émotion au milieu des nouvelles tours du World Trade Center. Nous n’avons pas non plus pu échappé au sommet du Rockefeller Center pour embrasser tout Manhattan en pleine nuit

A marche forcée

Durant une froide matinée sans nuage, nous avons traversé Central Park entre les joggeurs et les flâneurs du dimanche. Nous avons aussi eu le temps de déambuler dans le quartier de Greenpoint, puis de traverser le Brooklyn Bridge au cours d’une magnifique ballade aux vues spectaculaires sur Manhattan. En pleine nuit, nous avons traîné le long de la High Line, parc urbain aménagé autour d’une ancienne voie de train réhabilité et entouré de lofts plus new-yorkais que jamais. Nous avons ainsi pu constater l’ancrage plus développement durable de New York sous l’influence de l’ancien maire Michael Bloomberg. Des efforts considérables ont aussi été déployés pour réaménager certains secteurs trop longtemps laissés à l’abandon. La ville paraît maintenant plus sûre. Cela fut au prix d’une exclusion sociale forte. Sans un énorme pouvoir d’achat, aucune porte de salut dans cette ville à la richesse scintillante.

Un temple de la consommation

Nous étions à New York durant la semaine de Thanksgiving. Cette dernière est aux Etats-Unis la période des retrouvailles en famille mais surtout celle des soldes avec le fameux Black Friday. Nous avons donc eu droit, devant les magasins, aux queues interminables en pleine nuit et dans un froid d’enfer. Des consommateurs surmotivés attendaient pendant des heures pour être les premiers à profiter d’offres alléchantes. On avoue que l’on en n’a pas fait partie. Pour autant, nous avons eu la fièvre acheteuse (surtout Aymeric) dans les différentes enseignes mondialement connues. La visite de certains magasins sur la cinquième avenue a été un monument, notamment celle de l’apple store, ou encore du Hollister store ou de l’enseigne Uniqloo. Seule Juliette n’a pas réussi à trouver son jeans pendant qu’Aurélie dévalisait toutes les boutiques.

Niveau sortie, on a globalement été très sage. Le froid ambiant ne plaidant pas vraiment pour une movida new-yorkaise. Pour autant, nous avons passé une excellente soirée en plein Greenwich Village dans un club de blues, le Terra Blues, avec une excellente tête d’affiche NOM DU GARS A RETROUVE. Le chanteur a envoyé un très bon jeu de guitare, très hendrixien, que nous écoutions avec nos cocktails en main. Au cours de la soirée, Aymeric pourra même s’acheter des cigares confectionnés à la main par un dominicain installé dans un bar.

Fin de partie

Nous avons terminé notre semaine à visiter les quartiers incontournables : le Chinatown, le Financial district et son taureau de Wall street, un Little italy de moins en moins italien, un Greenwich village sans fleurs, Chelsea, Tribeca, Soho, et biensûr un Times Square en plein travaux. Nous n’avons pas réussi cependant à organiser une visite au siège des Nations-Unis.



Une petite visite familiale chez le cousin d’Aymeric Barthelemy, sa femme Quiterie et leurs enfants achèvera de nous faire découvrir la Stuyvesant town. Leur accueil parfait nous permettra de goûter aux délices de la vie new-yorkaise depuis un point de vue français. Attendre leurs enfants se chamailler en anglais tout en corrigeant les expressions de leurs parents fut tout simplement incroyable. Encore un grand merci à eux pour leur accueil attentionné et leurs conversations … le tout … sous une gravure de la basilique de Fourvière. Le retour est imminent. L’aéroport international John-F.-Kennedy n’attend plus que nous. Le voyage touche à sa fin. Demain Londres et puis Lyon. Cherchez l’erreur.



If you go to San Francisco

Après notre excellent séjour à Hawaï, et un très éprouvant voyage de nuit en avion, nous atterrissons à Los Angeles. Ils nous restent encore à traverser la moitié de la ville pour atterrir à la gare en cette heure matinale. En effet, Aymeric s’est planté dans la réservation. Il a booké un vol pour Los Angeles depuis Hawaï alors que San Francisco est encore à plus de cinq cents kilomètres. Le trajet en train puis en bus est long mais magnifique tout le long de la côte. Un arrêt à Santa Barbara nous permet de goûter à la chaleur du soleil zénithale. Nous posons le pied à San Francisco dans la quiétude du soir.

 Relique d'un San Francisco fantasmé

L’arrivée sur le sol de San Francisco a le goût d’un retour qui approche à grands pas. A Goa, San Francisco paraissait si loin. Maintenant, nous y sommes. Nous squattons pour la semaine une auberge de jeunesse assez cool en plein centre ville et comptons bien profiter de tous les charmes de la baie. Nous sommes d’autant plus aguerris qu’Anso et Cyril nous ont refilé tous leurs bons plans. Enjoy.

 Pouvoir au peuple

Malgré la maison bleu, on n’a pas jeté la clef

Nous séjournons au cœur de San Francisco à deux pas de la Transamerica Pyramid et du quartier chinois. Notre semaine nous a permis de partir à la découverte des grands classiques de cette ville californienne.

Le pont de la porte d'or

Le port est devenu trop touristique mais la vue sur la baie conserve un certain charme. La prison d’Alcatraz est posée sur son île au milieu des flots tandis que les éléphants de mer lézardent au soleil sur le fisherman’s wharf. Sur les traces de Jack London, nous parcourons les vieilles embarcations de mer. L’embarcadero est un lieu propice pour s’énergiser d’excellentes nourritures terrestres. Nous aurons l’occasion notamment de nous délecter d’un hamburger de folie au milieu des producteurs locaux et des enseignes design. San Francisco est toujours à la pointe des tendances dans le monde.



 Dans la brume

 C’est ici qu'a émergé le développement du bio et de la bonne bouffe à la mode us. Nous observons une magnifique statue de Ghandi. La boucle est bouclée avec notre première destination indienne, il y a plus de dix mois maintenant. Nous montons au sommet d’une colline pour admirer une vue à 360 degrés qui démontre bien l’incroyable effervescence de cette ville moderne toujours active, avec des ponts qui enjambent de part en part la baie.



Nous enchaînons les quartiers : Haight Ashbury à la mémoire d’Hendrix et de Joplin, Union Square et ses habitués en attaché-case, Castro et le souvenir d’Harvey Milk, le quartier hispanophone de Mission, Financial district et sa trépidante animation laborieuse, Lombard street et sa rue montante vue mille fois, les maisons colorées à plusieurs étages, le Chinatown avec ses échoppes tout en mandarin, le quartier italien, l’ancien quartier de la Beat génération, et tant d’autres encore. Nous éviterons de passer à Tenderloin, le souvenir d’Anso et Cyril restant encore tout frais dans notre mémoire.



Nous profitons aussi de la température clémente pour se balader dans les parcs, notamment le Golden gate park et le Présidio. Au recoin des rues, nous prenons de chiner quelques objets dans des échoppes. Nous essayons aussi de refaire note garde-robe avant d’affronter la dure réalité de la vie lyonnaise. Nous profitons aussi de la diversité de la nourriture locale aussi bien italienne, qu’asiatique, qu’américaine bas de gamme ou de qualité, ou encore végétarienne. Globalement, elle est tout à fait correcte, surtout pour la bouffe type fast-food. Au restaurant en revanche, les prix sont élevés avec les tips. Nous passerons un temps charmant dans un resto végétarien tout en douceur et en modernité. Ils sont vraiment bons ces habitants de la baie à la fois cools et très actifs, un smoothie à la main et un imac dans l’autre.

 Dites-le avec des fleurs

D’une rive à l’autre

Durant notre séjour, deux escapades étaient au programme. La première consistait à louer des vélos pour rejoindre le quartier de Sausalito de l’autre côté du monumental Golden Gate bridge. Nous avons déambulé à travers une multitude de rues puis le long de la baie avant d’arriver à l’entrée du pont qui surplombe l’embouchure. Les panoramas ont juste été exceptionnels. Quel plaisir d’embrasser d’un seul coup d’œil de telles visions dont le sky-line de San Francisco. 

 Il est là !

Sabine a un peu souffert sur son deux roues mais elle a réussi à aller jusqu’au bout. Nous sommes ensuite arrivés dans un Sausalito plutôt touristique. Nous nous serions bien vus vivre dans un de ces bateaux amarrés sur le port. Quel luxe de vie ! Sur le chemin du retour nous avons pris le temps de dire au revoir à cet océan pacifique qui nous a gâté de ses bienfaits pendant quasiment cinq mois. Un dernier coucher de soleil nous rappelle sa capacité d’évocation incomparable. Nous paressons ensuite dans le couchant une dernière fois. Merci à lui.
 

 Last Pacific Sunset

Nous souhaitions aussi passé une journée sur le campus de l’université de Berkeley en souvenir de son histoire et de son prestige. Après avoir été le fer de lance du Free speech mouvement dès 1964, puis du mouvement pour les droits civiques et d’une certaine manière du mouvement hippie, Berkeley semble s’être bien assagi. Nous faisons un tour sur les lieux symboliques de l’endroit et notamment le campanile et un people’s park bien moribond Nous croisons beaucoup d’étudiants tout ce qu’il y a de plus normaux. Il semble régner ici la réalité du melting pot américain dans toute sa quintessence. On sent bien que la matière grise est en pleine ébullition. Berkeley est deuxième université mondiale au classement de Shanghai. Au final, une visite instructive.

 Même à San Francisco

La visite de San Francisco nous a rappelé la puissance de l’american dream (malgré ses milliers de homeless) mais aussi le dynamisme de ces habitants, et surtout de leurs capacités surnaturelles à créer de nouvelles tendances qui se diffuseront sur la totalité de la surface du globe. Sans préjugés, combatifs sur ses valeurs, la ville d e San Francisco est un des phares du monde et il est lové sur les bords du pacifique. Ce n’est pas un hasard. 



 Créativité anglo-saxonne

Notre seul regret est de ne pas avoir eu le temps de voir l’autre face de San Francisco, à savoir la Silicon Valley, l’université de Stanford, et le quartier de Palo Alto, royaume de Steev Jobs, HP et autres Xerox. Pour la prochaine fois.

Hommage à Renzo Piano


Nous retournons à Los Angeles dans un bus de nuit. Aux aurores, nous arrivons à la gare routière située down town. Nous regardons la télévision postée dans le couloir. Il semble avoir comme un événement, type fusillade, à l’aéroport de LA. Des centaines de personnes sont couchées comme pour se protéger. Un pauvre hère avait eu le malheur de donner l’impression de sortir un pistolet de sa poche … alors qu’il n’avait absolument aucune arme sur lui. Prise de panique, la foule s’est enfuie dans un sauve qui peut hystérique. La raison de cet événement est claire : la psychose est encore forte, il y a un mois à peine, le 1er novembre 2013, un massive killing a eu lieu en plein milieu des salles d’attente. C’est aussi cela l’Amérique.

 
San Francisco, un point de non retour

Comme des hippies à Kauai

Arrivée dans la tempête

La nuit tombe rapidement sous les tropiques. Le crépuscule n’existe pas. En quelques minutes à peine, l’obscurité triomphe de la lumière et impose sa loi implacable. C’est dans cet univers hostile que notre avion décide de survoler l’île d’Oahu. Le retard au décollage nous vaut un survol féerique d’Honolulu, de Waikiki et du port de Pearl Harbor. Le skyline, plus fier que jamais, est illuminé au milieu des flots déchaînés. Depuis le départ de l’île de Big Island et la longue attente à Honolulu, il en aura fallu de la patience pour rejoindre l’île la plus sauvage de l’archipel d’Hawaii. Sans trop de heurts, notre avion se pose sur la piste détrempée de l’aéroport. Un vent violent souffle et pousse les nuages noirs. Nous voilà arrivés dans cet ersatz de paradis et croyait-on, à la fin de la tempête ….


 Riches rizières

Fidèlement, nous retrouvons notre agence de location préférée, Avis. Cyril et Anso craquent pour louer à nouveau la fameuse Caravan Dodge. Confortable, elle leur permettra de se plonger dans les bras de Morphée en toute quiétude, allongées dans le coffre de 2.5 mètres de long et protégés de toutes les agressions potentielles. Chez le Walmart du coin, nous faisons de solides réserves de nourriture. Nous sommes outillés pour vivre à la belle étoile pour quelques jours.


 Palmier libre

Sur la seule highway de l’île, nous filons à vive allure. Malgré un coffre plein, notre ventre reste vide. Nous nous arrêtons chez Taco Bell. A l’américaine, nous engouffrons, directement sur le parking, nos menus aux hormones. Nous sommes repus pour la nuit. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à trouver notre campement.


 Elle est pas belle, la vie ?
  
Le hic est que le loueur nous a bien précisé qu’il était impossible de se rendre sur la plage où nous avions réservé un campement. La route non goudronnée nécessite d’y aller en 4*4. Nous nous replions donc sur un site, près du grand canyon du Pacifique, beaucoup plus facilement accessible, malgré la nuit.

Cascade divine

A notre arrivée, le campement est désert. Devant l’imminence d’ondées marines violentes, nous plantons notre tente sous un abri à même le sol bétonné. Nous ne sommes qu’à quelques kilomètres à vol d’oiseaux de l’endroit su terre qui reçoit le plus de précipitations au monde. La vigilance règne.


 Côte déchiquetée

Au petit matin, notre petit déjeuner à la fraîche engouffré, nous partons admirer les vues sur la Na Pali Coast. Des arêtes effilées par la force du vent, de la pluie et de la mer tombent dans l'océan.. Nous trekons tranquillement pendant 5 heures à travers la forêt. A l'arrivée, le panorama est grandiose. Nous admirons une vallée perdue, où des populations polynésiennes sont installées il y à bien longtemps. Depuis la fin des années soixante et encore jusqu'à aujourd'hui, l'endroit est occupé par des communautés hippies vivant en autosuffisance complète.


Grand Canyon, grande émotion

Plus loin, nous plongeons dans le grand canyon du pacifique, formidables vallées arrachées à la pierre vouée à la disparition. Plus qu'ailleurs dans le monde, l'archipel d'Hawaii offre à vivre le processus d'érosion. La terre semble comme détruite constamment par la force des éléments. L'immanence chère au Bouddha trouve ici une preuve de sa concrétisation.

Nuit derrière les dunes

Nous pique-niquons chaque jour de bagels savoureux préparés par nos soins. Notre sobriété heureuse fait la joie d'anso et cyril … qui regrettent déjà d'avoir croisé la route de vagabonds du pacifique. Peu de folies culinaires durant ce voyage, à part peut-être par une soirée burgers sur la plage du Polihale state park, à l'ouest de l'île. Nous avions décidé de braver l'interdit et de prendre quand même cette piste interdite par Avis. Un trajet en voiture peu compliqué nous dépose finalement sur une plage quasi-déserte.

 Bonheur en vente libre

De belles vagues se cassent sur une immense étendue de sable blanc. Quelques pick-up stationnent au milieu de nulle part. Sabine se croit abandonnée alors que nous cherchons un lieu pour dormir. Nous finissons à deux pas d'un abri occupé par un couple de jeunes américains de l'Oregon. Ils nous racontent qu'ils se sont rencontrés alors que lui faisait du pouce et qu'elle passait par là en voiture. Ils ont ensuite décidé de passer du temps ensemble en Californie, puis de s'installer sur l'île de Kauai, au cœur des dunes pour plusieurs mois. 



 Feu de joie, joie du feu

Ils vivent d'amour et de bière fraîche. Nous partageons quelques burgers magnifiquement cuits par Cyril, alors qu'ils nous laissent une place autour de leur de camp. Nous sommes déçus. La moitié de notre viande a été mangé par le chat des environs. Rrrrr. Nous n'avons que des burgers simples alors que nous avions prévu des doubles. Dommage.


Morning Glory

La soirée nous plonge dans des conversations sur la vie américaine, ses joies, ses peines. Nous partons dans un formidable quizz sur le nom des capitales des états fédérés. Pas facile. Même les américains se perdent dans les subtilités administratives de leur pays. La veillée, autour des flammes, s'éclaire d'une lune des grands jours. La nuit étoilée brille de mille feux. L'américain nous rappelle que nous sommes à quelques pas du plus grand site du monde de lancement de missiles à têtes nucléaires. 

Bout du monde

Dans les falaises des alentours, creusés à même la roche, des cavités accueillent les installations de protection militaire. Un soir, avec des amis, il a même assisté à un envoi d'un missile au plein milieu de la nuit. Imaginez la scène ! Des personnes posées sur la plage qui voient défiler devant eux un missile envoyé à pleine puissance. Nous terminons par un café avant de nous coucher. Définitivement, à travers cette soirée, nous avons gagné nos gallons de vrais hippies.

 No rain ... no rainbow 

Un tsunami nous frappe pendant la nuit

Nous nous posons quelques heures sur la plage de Poipu. Cyril loue une planche et surf les vagues de la baie. Un père glisse sur l'eau avec son fils au bout de la planche. Nous partons à la découverte du corail local. A l'autre bout de l'île, nous poursuivons ensuite jusqu'au Taylor camp. La route goudronnée se termine. Coincé entre la falaise et un océan déchaîné, ce morceau de plage a été occupé pendant plus de dix ans par une communauté d'une centaine de hippies. Il appartenait au frère d’Élizabeth Taylor qui a dû cédé son terrain en 1976 à l'état américain, les autorités locales voyant d'un mauvais œil l'installation de ces orignaux vivant nus sous les tropiques. 
 

 Séries puissantes le long de la côte

Nous installons notre trente à une dizaine de mètres de la fin de la plage. Nous dînons sous un abri protégé. Le vent souffle sur les arbres qui souffrent. De l'écume bouillonnante se fracasse à une centaine de mètres de nous. Chaque seconde le même mouvement intervient inexorablement. La plage a bien dû mal à faire face à cette puissance prodigieuse. 


 Les branches qu'a reçues notre tente 

En se couchant dans la tente, Aymeric demande à Sabine si le bruit du vent ne sera pas une gène pour la nuit. Pas de réponse. Nous nous endormons profondément. En pleine nuit, Sabine est soudainement réveillée par un choc sur la tente. Aymeric sort en quatrième vitesse. Sabine, un peu plus lentement avec son sac à dos qui finit dans une flaque d'eau. 

Passage technique

Une vague vient de nous frapper. Nos voisins ont eu moins de chance. Ils ont pris entre quinze et vingt centimètres d'eau dans la tente. Leurs affaires sont détrempées. Nous démontons la tente en quatrième vitesse pour l'éloigner le plus possible d'une hypothétique nouvelle vague. La marée haute a élevé considérablement le niveau des eaux. 


Océan démonté sur le Taylor Camp

De l'autre côté du camping , le lit de la rivière a débordé et a inondé plusieurs tentes. Chacun constate les dégâts. Nous nous rapprochons de l'océan. Hier, très éloigné, aujourd’hui, à hauteur de la terre ferme. La force du vent est effrayante. Les vagues se succèdent en saccade. La plage semble rongée de l'intérieur par la puissance des flots. Le syndrome du tsunami nous envahit. Et si une autre vague, plus forte que la première, arrivait ? Nous n'osons pas réveiller anso et cyril pour ne pas leur gâcher la nuit. Peu rassurés, nous essayons de retrouver le sommeil. 


 Life guard

Premiers émois sur un surf
Au réveil, nous leur racontons nos aventures nocturnes pendant que les survivants sèchent leurs affaires. Ebranlés, nous partons en direction de la Na Pali Coast pour un trek d'une journée. C'est la fameuse route qui arrive à la vallée perdue. 


Tourbillon sur la côte

Nous circulons le long de l'océan sur les falaises. L'océan bouillonne sur plus de cinq cents mètres. La houle est surpuissante. A quelques milliers de kilomètres de là, les Philippines viennent d'être ravagés par un typhon. Durant le déjeuner, une américaine manque de se voir aspirée par une vague plus forte que les autres. Le soir venu, nous arrivons sur notre nouveau terrain de camping. Nous choisissons un coin au calme. Nous sommes entourés par une faune de hippies plus ou moins chic. Chacun s'installe où il le souhaite et comme il le souhaite. Sur les conseils d'anso, nous évitons les tentes les plus homeless style.


Au bout ...  l'Hanalei bay

Le lendemain, nous nous posons sur la baie d'Hanalei, la patrie des frères Iron. Les vagues sont de belle tenue. Les montagnes des alentours, perdues dans la végétation luxuriante, nous snobent de leur profil tranchant. On se croirait aux îles Marquises. A deux pas du ponton, Cyril nous initie au surf. L'aileron de la planche vient frapper le pied de Sabine.


 Jusque là tout va bien

Aymeric tente une vague pendant qu'anso profite de la brise. Nous enchaînons avec un nouveau spot ensoleillé où Cyril s'essaye à de nouvelles vagues. Nous sommes comblés, heureux comme des hippies à Kauai. 


 Easy man

Big Island, Big Paradise

Après une rapide adaptation aux mœurs hawaïennes sur l’île d’Ohau (2 jours à peine avant de revenir), nous partons pour cinq jours sur l’île de big island, à une demi-heure d'avion d'Honolulu. Après avoir survolé une partie de l’archipel, et notamment l’île de Maui célèbre pour sa plage de Jaws (les mâchoires, comme le titre anglais des dents de la mer), nous arrivons sur une piste d’atterrissage bitumée qui émerge à peine d’une coulée de lave refroidie. Île la plus volcanique de l’archipel, Big Island doit nous permettre d’observer un volcan en pleine éruption, le Kilauea, célèbre dans le monde entier. A nos dépends, nous apprenons que les phénomènes volcaniques débutées en 1983 se sont arrêtées il y a tout juste dix semaines ! Adieu donc lave en fusion, trek au milieu des forces telluriques et plongeons dans une eau à quarante degrés. Il va falloir s’adapter à l’existant.


 Côte sauvage
 Lost in translation

A la sortir de l'aéroport, nous allons directement à l’agence de location pour récupérer la voiture réservée. Nous avons droit alors au génie du marketing américain. Nous avions réservé une voiture de catégorie moyenne à environ une trentaine d’euros par jour. Immédiatement, le vendeur nous demande si nous sommes intéressés pour louer un 4*4 BMW. Dubitatifs, nous hésitons en apercevant dehors l’énorme véhicule. Finalement, nous déclinons. Nous n’avions aucun intérêt à le prendre. Il est totalement démesuré pour notre usage peace and love. Le vendeur reste offensif et nous précise que le véhicule attendu risque d’être trop petit. Nous le prenons quand même. Les clefs en main, nous partons à la découverte du véhicule. Il s’agit du grand caravan de chez Dodge, un véhicule confortable (près de 9 places assises) et moderne (lecteur de dvd au plafond). Nous nous demandons bien pourquoi le vendeur a eu le culot de nous dire qu’il serait trop petit pour nous. Il est immense. Anso et Cyril vont justement pouvoir dormir à l’intérieur. Pour leur plus grand bonheur.


 Sur la faille

Notre première action est de faire nos courses pour les cinq jours à venir. Il nous faudra finalement presque deux heures pour venir à bout de l’achat de toutes les victuailles. Sacré expérience de consommation dans un supermarché américain. Nous repartons avec une glacière sans glace, un réchaud résistant au vent, des litres de soda et des kilos de bouffe. Nous avons tout misé sur les bagels pour le déjeuner. Depuis notre bolide, nous longeons la côte. La vue sur la mer est superbe. Elle profite de belles éclaircies. A l’intérieur des terres, les deux volcans, le Mauna Kea et le Mauna Lea, à plus de 4.000 mètres d’altitude sont plongés dans des nuages lourds et sombres. Leur conquête s’annonce déjà comme impossible. Un deuxième objectif s’envole.


 Hommage au Captain Cook

Nous parvenons à la portion de la côte où Cook, le grand explorateur du Pacifique, a été tué en 1779. Un monument le rappelle. La baie, annoncée comme un des hauts lieux du snorkelling, est très difficilement accessible par la plage. Des vagues puissantes s’écrasent sur des rochers qui disparaissent au gré du ressac. Nous allons essayer de trouver un endroit plus accueillant pour déjeuner. Nous nous arrêtons sur un ancien domaine royal polynésien. Le lieu, parfaitement entretenu, était aussi un sanctuaire pour toutes les personnes souffrant d’un tabou. Il trouvait là le moyen de la rédemption. Entre une promenade entre les cocotiers, une baignade dans une mer cristalline où les poissons se déplacent en banc archi coloré et une sieste à même la lave durcie, nous passons un excellent moment. Nous nous rapprochons de la voiture. Anso lance un « qui a les clefs ? », resté sans réponse. Goodness. Nous venons de les perdre. 




 L'endroit était pourtant superbe

Nous voilà partis pour trois heures de recherche exténuante sur l’ensemble du site. Nous regardons chaque recoin. Entre les clefs noires et les rochers tout aussi noirs, il est bien difficile de se retrouver. Finalement, nous devons nous résoudre à appeler l’agence pour qu’elle nous envoie un taxi avec les clefs à bord. Coût de l’opération : un séjour dans un bungalow à Bora-Bora. Pour l’anecdote, durant la suite de notre séjour, Cyril, notre conducteur intrépide, se verra systématiquement proposé par Avis une assurance spéciale pour les clefs. Ils ont de la mémoire ces ordinateurs américains.


 Cyril et Aymeric en plein atelier Baggels

Nous sommes claqués par les recherches faites sous un soleil de plomb et affaiblis par la détresse psychologique. Nous retrouvons Sabine à deux pas de la voiture. Elle est entourée d’une dizaine de sexagénaires en mode concert chant/guitare. Bière à la main, elle écoute leurs douces mélopées issues des classiques de la musique hawaïenne. Un américain, cajun de Louisiane, nous offre des bières bienvenues et propose de nous inviter puisque tout ce beau monde est prêt à partager le festin en cours. Nous sommes malheureusement obligés de décliner leur invitation. La nuit va tomber et nous n’avons toujours pas d’endroit où dormir. Il nous reste une voiture et … sa paire de clefs.


 Hippies au grand cœur

Nous partons en chasse d’un camping. Nous arrivons à la nuit tombée sur une plage perdue. Après une difficile négociation durant laquelle on a failli repartir, la personne à l’accueil accepte de nous accorder le tarif pour locaux. Nous plantons notre tente rapidement. Anso et Cyril galèrent à monter, pour la première fois, leur tente bivouac. Les douches sont une véritable curiosité. Toujours tendus par l’affaire des clefs, nous passons une soirée courte. Pour la première fois, nous dormons en bord de mer sous les étoiles d’un ciel dégagé. Durant toute la nuit, des sortes de noix tombent sur notre tente sans la démolir. Rappelons que notre tente ne ressemble plus vraiment à grand-chose après le choc de plusieurs cocos sur les Tuamoutu.

Pour quelques dauphins de plus

 Nous nous réveillons face à l'océan. Il est superbe en cette matinée. Les squatteurs de l'endroit, des homeless tropicaux comme Hawaï en raffole, se désembuent progressivement. Certains comment leurs mouvements yogiques du matin pendant que d'autres préparent leur pirogue pour une virée dans la baie. Un attroupement se forme à cinq cents mètres du rivage. Sabine, plus volontaire que les autres, prend un masque et un tuba et file le rejoindre. Aymeric et Cyril ne vont pas tarder non plus à la rejoindre. 

Lieu sacré

A l'arrivée, il s'avère que l'endroit regorge de dauphins. C'est le recoin de l'océan qu'ils ont choisi d'occuper pour assurer leurs nuits. Leur ballet circulaire incessant nous permet de les observer de près. Ils nagent en dessous de nous à quelques mètres de profondeur. L'extase est totale. Des cohortes de vieux hippies guettent leur sieste et traînent dans les alentours. Ils sont convaincus que les vibrations naturelles des dauphins les atteignent d'un halo mystique régénérant. Why not.


 Baie enchantée

Nous poursuivons notre route le long de la côte après avoir quitté le lieu le plus dauphinesque que nous ayons croisé durant notre séjour (le lagon calédonien excepté). Notre prochaine halte nous arrête sur le parc national des volcans. Notre programme est forcément revu à la baisse, la lave ne coulant plus. Nous déambulons dans un cratère des temps premiers après une rando bienvenue. Nous débusquons le lieu de campement prévu. A l'arrivée, nous tombons nez-à-nez avec un être cosmique, en connexion direct avec le ciel grâce à ses deux maracas que nous prenons pour une arme de guerre, style nunchaku. Anso se demande comment elle va pouvoir trouver le sommeil près de cette personne sortie de nulle part, qui consume des bougies dans sa voiture transformé en campement au son de mantra extatique. Nous ne sommes pas vraiment rassurés et partons dans une paranoïa généreuse.



 Route qui n'existe plus

Nous allons observé le cratère rougeoyant de nuit et revenons, en évitant un sanglier. Nous retrouvons notre mystique en plein communication avec le divin. Nous prenons le temps de dîner tranquillement, puis allons nous coucher. Cyril a le malheur d'appuyer sur le mauvais bouton des clefs qui passent en mode « panique » en plein nuit noir dans un brouhaha des grands jours. Sabine, esseulée dans sa tente, est prise elle-aussi de terreur après avoir « entendue » des pas venues de derrières les bosquets. Elle court jusqu'au véhicule en échappant de peu à une chute fatale au-dessus d'un parapet. Elle a échappé de peu à un accident stupide. Nous nous retrouvons tous à deux pas des voitures, calmons nos esprits et nous souhaitons bonne nuit en espérant que la mystique du jour ne se transforme pas durant la nuit en infernal serial-killer hawaïen. Au final, la nuit fut bonne malgré quelques réveils en sursaut.


 La mythique cascade d'Akaka

Le lendemain, nous reprenons la route le long de la côte, toujours aussi impressionnante avec son océan agité. Notre devoir du jour est de réserver l'ensemble des nuits que nous souhaitons passé dans les différents campements, de l'état fédéral ou de l'état fédéré, sur les trois îles au programme de notre séjour. Cette petite plaisanterie nous prendra finalement plus de trois heures à naviguer dans les arcanes de l'administration américaine qui sort d'un terrible lock-out imposé par le républicains. Tout est fait pour que la personne s'épuise dans des démarches qui ne semblent jamais finir. L'administration garde en travers de la gorge les squats interminables de terrains publics dans les années soixante/soixante-dix de communautés pas toujours soucieuses dans l'entretien de ces lieux. Notre abnégation aura (presque) raison de toutes ces contraintes montées de toute pièce Après un dernier bain de mer, une scenic road apaisante, l'achat de fruits tropicaux à profusion et la visite des Akaka Falls, nous arrivons pour la nuit sur notre campement bien mérité mais perdu out-of-the-world.


 Cyril et Basile dans quelques années ?

Maquis hawaiien

Le jour d'après, nous admirons la plus belle côté qui nous a été donné de voir jusqu'à présent. Sauvages comme jamais, les vagues s'écrasent sur une plage de galets noirs. La végétation est superbe. Nous descendons un chemin très pentu. On se pose au bord de l'eau. Des pick-up remplis d’hawaïens traînent dans le secteur. Des surfeurs s'ébrouent dans le grand bleu. Surf way of life. Pour l'anecdote, le lieu a été touché par un terrible tsunami mortel dans les années 1940. A Hawaï, l'océan rappelle toujours sa force à un moment ou à un autre. Pour le retour, nous avons la chance d'être pris en stop par un énorme pick-up. Nous montons à l'arrière et profitons du paysage sans effort. Aloha. 


 En stop

Fatigués et souhaitant retrouvé le mode de vie moderne, nous nous posons dans un starbuck pour s'enfiler un café chaud. Nous conversons de choses et d'autres entre un joueur de ukulélé et un groupe portant de magnifiques T-shirts tahitiens. La plage nous appelle. Nous finissons le tour de l'île en voiture et nous nous retrouvons sur une plage agréable. Nous jouons, comme des enfants, dans les rouleaux du jour. Plutôt puissants, ils nécessitent une vigilance constante. Nous n'avons pas encore débusqué de logement pour la nuit. Cela nous taraude un peu. Un superbe campement est à deux pas. Nous y allons. 


 Plage aux vagues puissantes

L'endroit a beau être désert, les modalités de réservation ne nous permettent pas pour autant de payer une chambre pour la nuit. Pour cela, il faudrait retourner à la capitale administrative. Dépités, nous tentons l'aventure dans un campement perdu. Après moultes négociations avec le préposé du coin, nous parviendrons à dormir sur place, gratuitement, face à la mer comme d'habitude, sur un emplacement réservé mais non occupé. Les nuages du jour ne nous permettent toujours pas d'observer les volcans.


 Fin de partie

Le lendemain, notre départ pour Kauai est l'occasion d'un debriefing sur cette première semaine passée. L’adaptation de chacun à la vie hawaïenne n'a pas été sans mal. Les déceptions concernant les lieux à visiter finalement inaccessibles, toutes relatives il est vrai, ont pesé sur notre moral. Un cercle de parole s'organise à même un espace vert attenant à l'aéroport. Chacun exprimant son point de vue, libère sa parole et nous parvenons, non sans mal, à un consensus pour les jours à venir. La suite du voyage saura nous combler de cette semaine entre deux vagues.


 Notre voiture trop petite